Coralie Goetz, microbiologiste, travaillant au développement d’une stratégie microbienne de prévention des infections intra-mammaires bovines
Dr Coralie Goetz est une microbiologiste française qui travaille depuis janvier 2023 sur le projet PrevBIM à l’Institut Agro Rennes-Angers dans l’unité STLO en collaboration avec l’unité PEGASE. Elle sera sous la supervision du Dr Sergine Even (INRAE – STLO), de la Dr Marion Boutinaud (INRAE – PEGASE) et du Dr Romain Jeantet (Institut Agro Rennes- Angers, STLO).
[BIENVENUE Team] Bonjour Coralie, quelle est votre formation ?
J’ai obtenu un diplôme d’état de docteur en pharmacie à l’UFR des Sciences pharmaceutiques et biologiques de Montpellier (France). En parallèle, je me suis inscrite en master de biologie de la santé afin de pouvoir viser, après des études doctorales et postdoctorales, un poste académique. Pour ce faire, j’ai effectué un doctorat en sciences vétérinaires à l’Université de Montréal au Canada, suivi d’un stage postdoctoral en sciences de l’alimentation à l’Université de Laval à Québec (Canada).
Pourquoi avez-vous choisi de faire de la recherche scientifique ?
Mon ambition de faire de la recherche scientifique, en particulier dans le domaine de la microbiologie, a toujours été alimenté par le désir de contribuer, même à petite échelle, à la réduction de la morbidité et de la mortalité attribuables aux maladies infectieuses. Je suis également passionnée par la recherche qui contribue au développement de nouvelles technologies. Dans cette perspective, je m’intéresse au développement de nouveaux outils prophylactiques ou thérapeutiques. Ces raisons ont motivé ma décision de travailler sur le projet PrevBIM qui vise à développer une alternative naturelle aux antimicrobiens pour prévenir la mammite bovine.
Quel est l’objet de votre projet ?
Le but du projet PrevBIM est d’évaluer la pertinence d’une approche microbienne pour prévenir la mammite bovine en réalisant 4 objectifs :
- Evaluer l’impact de l’application d’une souche sélectionnée de bactéries lactiques (LAB) sur le trayon aux niveaux microbien, immunitaire et physiologique
- Eclaircir in vitro les mécanismes d’interaction entre le microbiote (y compris les LAB), les pathogènes et les cellules épithéliales
- Evaluer la sécurité d’une telle stratégie, en ce qui concerne la qualité du lait et les processus laitiers en aval
- Développer une formulation à base de LAB en utilisant un processus de séchage innovant
Pourquoi est-il important de développer des alternatives pour prévenir la mammite bovine ?
La mammite bovine est la maladie la plus courante et la plus préjudiciable dans l’industrie laitière. Elle touche environ 40% des vaches en France chaque année. La mammite bovine a un impact économique majeur sur la production et la qualité du lait. Les antimicrobiens fréquemment utilisés pour traiter les vaches ne sont malheureusement pas efficaces, ce qui augmente le risque de propagation de la résistance aux antimicrobiens. L’utilisation de produits chimiques pour le trempage après la traite, tels que le chlore ou l’iode, est contestée en raison de leur impact sur la santé des vaches, notamment l’irritation de la peau des trayons. En outre, la présence de résidus d’iode a été signalée dans le lait, ce qui peut poser des problèmes de sécurité, en particulier pour les jeunes consommateurs.
Pourquoi avez-vous choisi d’implémenter votre projet dans le laboratoire STLO ?
Le projet PrevBIM est réalisé à l’UMR STLO en collaboration avec l’UMR PEGASE. Les deux unités de recherche STLO et PEGASE combinent des ressources humaines de l’INRAE et de l’Institut Agro Rennes-Angers pour construire une forte implication commune dans l’enseignement et la recherche dans leur domaine. L’une des missions du STLO est d’améliorer la qualité et la sécurité des produits laitiers. Le STLO est impliqué dans le développement d’approches alternatives pour le contrôle de la mammite bovine, en particulier les approches microbiennes. L’unité de recherche PEGASE vise à mieux comprendre comment les animaux et les systèmes d’élevage interagissent avec l’environnement afin de contribuer au développement de systèmes d’élevage innovants, compétitifs et durables. De plus, l’unité PEGASE dispose d’une installation expérimentale pour la production laitière à Méjusseaume, qui est équipée d’un système de traite rotative, d’un système d’alimentation automatique et de salles physiologiques. Cette ferme a été impliquée dans la conception expérimentale du projet PrevBIM.
Merci Coralie !