Guilia Sacco, une chercheuse en électronique, développant des antennes pour les appareils biomédicaux
Dr Guilia Sacco est une chercheuse en bioélectromagnétisme. Elle travaille actuellement sur son projet « REACH-IT » à l’Institut d’Electronique et des Technologies du Numérique (IETR) de l’Université de Rennes.
[BIENVENÜE team] Bonjour Guilia, comment vous êtes-vous intéressée à votre domaine de recherche ?
J’ai toujours été passionnée par la façon dont la technologie et l’ingénierie peuvent être utilisées pour aider les gens et améliorer leur qualité de vie. J’ai commencé à étudier les interactions entre les champs électromagnétiques et le corps humain pendant ma licence et ma maîtrise à l’université Sapienza de Rome. Dans le cadre de mon doctorat en collaboration avec l’université Sapienza de Rome et Imec Netherlands, je me suis concentrée sur la conception et la réalisation de dispositifs radar pour des applications médicales, et j’ai développé des solutions permettant la localisation et la surveillance de la santé dans des environnements intérieurs complexes. C’est ce qui m’a donné l’idée du projet REACH-IT.
En quoi consiste le projet REACH-IT ?
REACH-IT contribuera à la nouvelle génération d’aides électroniques au voyage (AET) pour les personnes malvoyantes en proposant une interface entièrement portable et conforme au corps de l’utilisateur. Tous les dispositifs intelligents disponibles sont généralement encombrants et réalisés dans des matériaux rigides. Mon projet vise à améliorer la technologie existante en proposant les premières antennes reconfigurables super-directives pour les applications portables.
Pourquoi est-il important d’aborder cette question ?
On estime à 2,2 milliards le nombre de personnes de tous âges souffrant de déficiences visuelles dans le monde. La mobilité et la capacité à s’orienter sont des compétences essentielles pour l’indépendance et la qualité de vie d’une personne. Les solutions conventionnelles impliquent l’utilisation de chiens guides, des cannes blanches et de dispositifs basés sur des capteurs radar, lidar et/ou à ultrasons. Tous ces dispositifs présentent des inconvénients qui empêchent encore le voyageur de se constituer une carte mentale de la région. Plus précisément, les aides électroniques au voyage sont généralement rigides et encombrantes. En outre, ils n’informent l’utilisateur que sur les obstacles proches et sont incapables de donner une identification de la forme de l’objet qui aiderait la personne malvoyante à mieux comprendre l’environnement et à interagir avec lui.
Pourquoi avez-vous choisi de travailler à l’IETR ?
L’IETR est l’un des plus importants laboratoires de télécommunications en France. Il dispose de ressources de calcul à haute performance et de plusieurs plateformes métrologiques essentielles pour le projet. Ces installations comprennent des chambres anéchoïques (ou « chambres sourdes ») pour la caractérisation en champ lointain/ nearfield de la gamme d’ondes MHz à sub-THz, des analyseurs de réseau et des kits de caractérisation diélectrique. Outre les installations de mesure, l’IETR dispose également d’installations de fabrication, notamment une salle blanche pour la microfabrication, des outils d’ablation laser pour le prototypage rapide, des imprimantes 3D et des outils micromécaniques.
Le groupe eWAVES, dans lequel je travaille actuellement, possède une expérience unique en bioélectromagnétique et dans la conception de spectres solides en mmW ; il dispose d’une plateforme dédiée (Plateforme technique bioélectromagnétique) qui comprend une chambre anéchoïque compacte pour les mesures d’antennes sur le corps à mmW basées sur l’imagerie IR à haute résolution.
Merci Guilia !