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Lea Abi Nassif, l’optique au service de la détection des thromboses

- Publié le 27/03/25

Lea Abi Nassif est physicienne et lauréate de l’appel Bienvenüe COFUND 2023. Elle travaille sur le projet BELENOS depuis octobre 2023 au laboratoire OPTIMAG de l’Université de Bretagne Occidentale. Elle nous explique comment elle utilise les propriétés optiques pour investiguer les pathologies de la coagulation sanguine.

Bonjour Lea, sur quoi travaillez-vous ?

Je travaille en physique appliquée à la biologie, deux domaines qui m’intéressent depuis toute petite. La physique me paraît plus logique et je l’utilise pour mieux comprendre la biologie. Pendant mon doctorat en cotutelle entre l’UBO et l’Université Saint-Joseph au Liban, j’ai travaillé sur l’élaboration et la caractérisation physico-chimique de biomatériaux pour des applications dans le milieu marin et médical.

Après ma thèse, j’ai travaillé sur l’étude des propriétés optiques de milieux biologiques comme des dents traitées pour extraction de caries et sur des épidermes humains reconstruits.

Comment le projet BELENOS a-t-il vu le jour ?

Je travaille sur les propriétés optiques du plasma, et plus particulièrement la diffusion de la lumière émise par une source laser dans ce milieu d’étude et sa répartition. Lorsque les protéines présentes dans le plasma évoluent pour former un réseau de fibres de fibrine, la puissance lumineuse transmise, et donc la diffusion par l’échantillon évolue aussi. Or il a été démontré récemment que le risque de récurrence de la thrombose veineuse était lié à une structure anormale du caillot, notre méthode optique pourrait donc indiquer s’il y a effectivement un risque de récidive.

La méthode optique que je développe présente également l’avantage d’être relativement simple à mettre en place. Je compare ensuite mes résultats avec les méthodes classiquement utilisées pour analyser ce type de pathologie .

Je mène mes travaux au sein de l’équipe optique de laboratoire OPTIMAG, qui travaille plus largement en optique et magnétisme pour des applications plutôt dans les domaines biologiques et agro. Mon travail se fait en collaboration avec le GETBO (Groupe d’Etude des Thromboses de Bretagne Occidentale).

Pourquoi avoir choisi le laboratoire OPTIMAG pour mener vos recherches ?

L’Université de Bretagne Occidentale, et en particulier le laboratoire OPTIMAG, et l’Université Saint Joseph de Beyrouth ont mis en place une collaboration fructueuse, que ce soit en recherche et en enseignement, depuis plus de 15 ans. Je connaissais déjà l’UBO pour y avoir fait un master en double diplomation, un stage de fin d’étude puis une thèse en cotutelle. Le travail de recherche que j’ai effectué à mon retour au Liban s’est déroulé en collaboration avec l’équipe d’OPTIMAG ce qui m’a permis de les connaître davantage. Après plusieurs années comme maitresse de conférences au Liban, je souhaitais faire davantage de recherche. Du fait de la crise économique et de la crise COVID, il est devenu difficile d’obtenir les produits nécessaires pour faire de la recherche au Liban et je m’étais donc concentrée sur des activités d’enseignement.

A OPTIMAG, je retrouve une équipe que je connaissais déjà, ce qui était plus facile pour me projeter dans l’avenir. Outre le matériel mis à disposition au Laboratoire, je profite également des équipements des plateformes technologiques de l’UBO comme le PIMM (Plateforme d’Imagerie, de Mesures en Microscopie) qui permet par exemple d’étudier à une échelle microscopique les caillots sanguins formés.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Je souhaite continuer à travailler dans les applications médicales de l’optique. Pour le moment, il s’agit de la thrombose, avec peut-être plus d’application clinique. Je suis intéressée par l’adaptation des traitements et comment ma méthode peut y contribuer.

J’ai aussi envie de garder le contact avec le Liban, en continuant les collaborations existantes, dans les domaines alimentaire et dermatologique.

J’ai été récemment lauréate d’une bourse post-doctorale Marie Sklodowska Curie (MSCA-2024-PF). Le projet ECLIPSE débutera en Novembre 2025 au laboratoire OPTIMAG de l’UBO toujours en collaboration avec le GETBO afin de continuer l’étude sur la maladie thromboembolique veineuse et le risque de récidive.

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