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Stina Kolodzey, une écologiste marine travaillant sur le rôle du varech dans les réseaux alimentaires

- Published on 20/09/23

Dr Stina Kolodzey est une écologiste marine qui travaille sur le décryptage du rôle des laminaires dans les réseaux alimentaires marins. Elle a débuté le projet BIOMKELP en septembre 2022 au sein du laboratoire LEMAR de l’Université de Bretagne-Occidentale.

[BIENVENÜE team] : Bonjour Stina, comment vous êtes-vous intéressée à votre domaine de recherche ?

J’ai toujours été intéressée par les poissons, car j’ai grandi au bord de la mer Baltique. Mon père est pêcheur et, très tôt, je me suis demandé comment les poissons faisaient pour survivre.  Dans la mer Baltique, il ne leur reste plus beaucoup de nourriture, et je suis consciente de ce problème depuis longtemps. J’ai d’abord étudié à Hambourg (Allemagne), puis je suis parti en Nouvelle-Zélande pour faire mon master et mon doctorat. Pendant mon doctorat, j’ai travaillé sur la démographie des poissons commercialisés en Nouvelle-Zélande.

Sur quoi allez-vous travailler dans le cadre du projet BIOMKELP ?

Je cherche à comprendre le rôle écologique des détritus de laminaires dans le Parc Naturel Marin d’Iroise (PNMI), en mettant l’accent sur les espèces commerciales. Le PNMI, une zone marine protégée au large de la côte ouest de la Bretagne, abrite l’une des plus grandes forêts de laminaires d’Europe. Elle bénéficie d’eaux froides et, avec le changement climatique, elle pourrait être l’une des forêts de laminaires qui durera le plus longtemps.

Nous ne savons pas grand-chose de l’importance du varech pour le réseau alimentaire. Nous savons que la base est composée de phytoplancton et de varech. Nous ne comprenons pas encore l’importance des détritus de varech, qui sont des parties en décomposition du varech. Ils sont emportés, peut-être loin de la forêt de laminaires.  De nombreux organismes se nourrissent de détritus, mais à quelle distance de la forêt de laminaires les espèces en dépendent-elles encore ?

Pourquoi avez-vous choisi d’entreprendre ce projet au sein du LEMAR ?

Après sept ans passés en Nouvelle-Zélande, je voulais travailler en Europe. Le programme BIENVENÜE semble être une excellente opportunité pour les jeunes chercheurs de se développer en tant que chercheurs indépendants. J’ai contacté Gauthier Schaal, mon directeur de thèse, qui est un spécialiste des forêts de laminaires et de l’écologie des réseaux alimentaires marins.

Il a également des liens étroits avec les personnes du PNMI, qui sont les experts dans le domaine. Ils m’aideront à connaître l’écosystème et à m’orienter vers les endroits où je vais prélever des laminaires et des poissons.

Quel impact votre projet pourrait-il avoir selon vous ?

Comme je veux que mes recherches aient un sens dans le monde entier, cette collaboration avec le PNMI est très précieuse pour moi. J’espère pouvoir donner une meilleure idée de la façon dont les poissons et les crustacés dépendent de la forêt de laminaires et, en fin de compte, de l’importance des forêts de laminaires.

Avez-vous une recommandation pour toute personne curieuse d’en savoir plus à propos de votre sujet de recherche ?

Je suggèrerais l’émission de la BBC « The blue Planet » racontée par Sir David Attenborough, dont l’épisode 5 est consacré aux forêts de varech.

Merci Stina !

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